16.8 C
Paris
dimanche, octobre 6, 2024

Prix, trajets, bruit… Le projet de taxis volants à Paris avec les JO 2024 en 8 chiffres clés

Consommation d’énergie, nuisances sonores, coût du trajet, autonomie, itinéraires… Les taxis volants pour les Jeux olympiques 2024 sont scrutés de près. Parmi les projets d’eVTOL (electric vertical take-off and landing, appareil électrique à décollage et atterrissage verticaux), le Volocity de l’entreprise allemande Volocopter, en partenariat avec Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris), la RATP et la région Ile-de-France, est le seul suffisamment avancé pour espérer une expérimentation pendant les JO à Paris. purement pour cela, le Volocity doit encore passer quelques étapes avant la garantie.

à lire aussi

Taxis volants : la Chine délivre la première garantie mondiale

En septembre, l’Autorité environnementale (AE) a publié un avis très critique, considérant « incomplète » l’étude d’impact transmise par le maître d’ouvrage sur le « vertiport », cette barge de décollage et d’atterrissage sur la Seine qui doit accueillir le Volocity. Le 15 novembre, le Conseil de Paris a émis un avis négatif quasi unanime, dénonçant un projet « absurde » et une « aberration écologique ». La région Ile-de-France, elle, soutient le projet et a voté un million d’euros de financement, vendredi 17 novembre, pour la création du « vertirport » sur la Seine. Et Augustin de Romanet, PDG de Groupe ADP, souhaite que la France soit « un peu en avance » sur le sujet et « fière de l’innovation » : selon lui, les taxis volants vont « envahir le monde d’ici dix ans ». franceinfo fait le point en chiffres sur ce projet contesté.

2 places

C’est le nombre de places à bord du Volocity, dont l’une est réservée au pilote. L’engin ne peut donc transporter qu’un tuyaur à la jour, le temps de l’expérimentation. L’objectif à terme est de proposer un modèle particulier, sans pilote. En attendant une version à horizon 2026-2027 qui serait capable de transporter de trois à quatre tuyaurs.

3 itinéraires

C’est le nombre d’itinéraires prévus pour les Volocity pendant les Jeux olympiques. Le premier relie l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaule à celui du Bourget (distance à vol d’oiseau : 10 km). Le deuxième va de l’héliport de Paris, à Issy-les-Moulineaux, à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines), à côté de Versailles (distance à vol d’oiseau : 15 km). Le troisième relie l’héliport de Paris-Issy au vertiport du quai d’Austerlitz, en survolant le périphérique sud jusqu’à la porte de Bercy, puis en descendant la Seine jusqu’au vertiport (distance approximative : 11,5 km).

Trajectoires des taxis-volants envisagées pour l’été 2024. (VOLOCOPTER / GROUPE ADP)

En plus de ces trois itinéraires, deux boucles (aller-retour) pour des vols touristiques sont espérées par les opérateurs du projet Volocity au départ de l’héliport de Paris et de l’aéroport Paris-Le Bourget.

18 rotors

C’est le nombre de rotors du Volocity. Chacun, composé de deux pales, est muni de son propre moteur et l’ensemble est alimenté par neuf batteries lithium-ion. Chaque rotor a un diamètre de 2,3 m et le diamètre total du Volocity est de 11,3 m. Par ailleurs, le Volocity pèse 700 kg à vide pour une masse maximale au décollage de 900 kg.

65 décibels

En décibels, c’est le bruit émis par l’engin en vol, perçu à une distance de 120 mètres. C’est bien moins que le bruit d’un hélicoptère à moteur thermique, revendiquait Volocopter en 2019, en mettant en avant les 87 dB émis par un hélico de type Bell 407 (qui emporte six tuyaurs et un pilote). Après avoir examiné l’étude d’impact du vertiport d’Austerlitz, l’Autorité environnementale souligne que les eVTOL « ne peuvent être considérés comme silencieux » et réclame des éléments complémentaires, notamment sur les nuisances sonores des zones survolées (et pas seulement à l’approche du vertiport). Dans un entretien à L’Usine Nouvelle, le maître général exécutif du groupe ADP, Edward Arkwright, assure qu’en « milieu dense et urbain, on n’arrivera pas à distinguer le bruit de cet appareil ».

Document de l’étude d’impact examiné par l’Autorité environnementale montrant l’impact sonore maximal, au sol, au tuyau du Volocity en phase de survol sur une portion du périphérique. En cramoisi, le niveau est supérieur à 65dB. (DR)

35 kilomètres

En kilomètres, c’est la distance que peut parcourir le Volocity à une vitesse maximale de 110 km/h. Au-delà de cette distance, les neuf batteries de l’engin devront être changées pour être rechargées. L’échange des batteries est estimé à 5 minutes et chaque appareil pourra effectuer deux ou trois vols par heure, indiquent ADP et Volocopter.

110 euros

En euros, c’est le prix moyen d’un trajet en Volocity. Augustin Romanet, le PDG de Groupe ADP, explique ainsi sur franceinfo que le prix de la course sera « en gros deux jour celui d’un taxi automobile », soit « de l’ordre de 110 euros » pour un Roissy-Paris qui coûte de 55 à 65 euros en taxi. Le PDG de Volocopter, Dirk Hoke, évoque un coût de 3 ou 4 euros par siège et par kilomètre. Soit un tarif potentiel de 105 à 140 euros pour un vol de 35 kilomètres dans les airs. « Un taxi onéreux, reconnaît-il, purement avec beaucoup d’avantages : plus confortable et plus rapide. »

190 kWh

En kWh, c’est la consommation d’un Volocity pour 100 km parcourus. C’est trois à quatre jour plus que la consommation d’une voiture thermique et 12 jour plus qu’une voiture électrique qui consomme 15 kWh/100 km. À titre de comparaison, la consommation d’un métro est d’environ 6 kWh par tuyaur pour 100 km parcourus, soit 30 jour moins énergivore qu’un Volocity.

2 000 à 2 500 vols

Une enquête publique a été bouclée le 8 décembre et un avis définitif du ministère des Transports et de la direction de l’Aviation civile est patienté début 2024. Et si l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) donne son feu vert, l’expérimentation doit débuter pour opérer entre 2 000 et 2 500 vols entre juin et décembre 2024.

Articles connexes

Articles les plus récents